À l'extrémité de la commune de Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée), sur la route du Perrier, rendez-vous sur le site de la bataille des Mathes. Un lieu symbolique où le roi Louis XIII inflige une terrible défaite au chef protestant Benjamin de Soubise. Deux siècles plus tard, c'est ici que tomba au combat le général vendéen Louis de La Rochejaquelein lors de l'insurrection. Aujourd'hui, un sentier d'interprétation permet de découvrir ces deux faits d'armes méconnus.
Sur les hauteurs de l'ancienne île de Rié, deux batailles se sont déroulées sur le cordon dunaire des Mathes. Celle de Louis XIII qui infligea une défaite décisive aux armées protestantes de l'Ouest, et celle des Cent-Jours où le général vendéen Louis de La Rochejaquelein lutta vaillamment pour le retour de Louis XVIII sur le trône. Aujourd'hui, le long d'un parcours boisé, un sentier historique ponctué de panneaux explicatifs raconte l'histoire de ces deux faits d'armes oubliés.
Alors que les guerres de Religion font rage, l'île de Rié fut le théâtre d'affrontements entre catholiques et protestants. À l'époque, la Vendée n'était pas uniquement catholique, il y avait des villages protestants. Entre 1620 et 1622, trois expéditions militaires sont nécessaires au jeune roi Louis XIII pour rétablir l'ordre dans cette ancienne île du Bas-Poitou. La bataille de l'île de Rié, le 15 avril 1622, marque un tournant décisif.
Après avoir été repoussées à Saint-Gilles, les armées protestantes de l'Ouest, dirigées par Benjamin de Rohan, seigneur de Soubise, se replièrent dans le marais de Rié, espérant en faire une place forte. Le roi décide alors de traverser le chenal de la Besse en pleine nuit, car l'heure de la marée était favorable. Les chroniques de l'époque mentionnent 1 500 huguenots tués de sang-froid, mais aujourd'hui les historiens contemporains font monter ce nombre à 4 000. En comparaison, l'armée royale ne compta que 20 pertes.
En 1814, suite à l'abdication de Napoléon 1er, la monarchie est restaurée. Louis XVIII accède au trône. Mais la Restauration est de courte durée. Le retour de Napoléon, pendant les Cent-Jours, entraîne un nouveau soulèvement vendéen : royalistes contre bonapartistes.
Nommé général en chef des armées vendéennes, Louis de la Rochejaquelein, le frère du défunt héros de la Vendée militaire, prend le commandement des insurgés. Il se bat d'Aizenay à Saint-Jean-de-Monts. Pour ragaillardir ses troupes, le général vendéen monte sur une "bouchée" et agite son chapeau au bout de son épée. Il devient ainsi une cible facile pour l'ennemi. Une balle lui traverse la poitrine le 4 juin 1815 au lieu-dit des Mathes, à Saint-Hilaire-de-Riez. Il était âgé de 37 ans. Aujourd'hui, la croix de la Rochejaquelein, sous ses frondaisons d'arbres, commémore cet événement historique.
Dans une lettre au maréchal Davout, le général Lamarque donne un bilan de 15 morts et 58 blessés du côté de troupes bonapartistes, estimant les pertes vendéennes à environ 200 morts et 300 blessés. À la fin de la guerre, un rapport officiel fait état de 21 soldats vendéens tués lors du combat des Mathes.
photo@mairie de saint hilaire-de-riez